Tous les articles par rvb

Programme 2019-2020

Vendredi 15 novembre 2019 : Conférence de Monsieur Jérôme FOURMANOIR : « La vie artistique à Boulogne au XIXème siècle ».

Vendredi 13 décembre 2019 :  Conférence de Monsieur Jean-Pierre DOURNEL : « Le Grand Ferré, un héros de la guerre de cent ans ». 

Vendredi 17 janvier 2020 : Conférence de Madame Régine GAUCHEZ : « Elvira, héroïne méconnue de Puccini».

Vendredi 7 février 2020 : Conférence de Monsieur Yann GOBERT-SERJENT : « Jacques Oudard-Fourmentin : Nouvelles perspectives sur le Baron Bucaille ».

Vendredi 13 mars 2020 : Conférence de Madame Anne-Marie COJEZ : « Boulogne dans la vie et l’œuvre d’Henry James ».

Vendredi 3 avril 2020 : Conférence de Monsieur Daniel TINTILLIER : « 1er août 1952, Boulogne pleure ses marins ».

Vendredi 15 mai 2020 : Conférence de Monsieur Albrecht VON SOEHNEN : « Etonnants voyageurs, Alexander Von Humbolt et Aimé Bonpland ».

 Vendredi 5 juin 2020 : Conférence de Monsieur Dominique GHESQUIERE : « Les 200 ans d’Offenbach ».

Les Sobriquets

Conférence donnée par Daniel Tintillier

Vendredi 7 décembre 2018

Bibliothèque des Annonciades, Boulogne-sur-mer


Indépendamment des articles rédigés pour diverses revues locales ou régionales, Daniel Tintillier a publié une trentaine d’ouvrages à compte d’auteur. Il propose par ailleurs L’Almanach de Boulogne (depuis dix-neuf années) et des visites guidées à thèmes (art, symbolisme, histoire) des nécropoles, à titre bénévole.
Ses pôles d’intérêt sont multiples : l’art roman, la photographie, la philatélie, la lecture et la musique, la randonnée pédestre, le jardinage…

Le sobriquet ne se limite pas à un secteur géographique, ne tient pas compte de l’âge, ni  du sexe de la personne qui en hérite. Tous les milieux sont touchés par le sobriquet, toutefois davantage présent dans certaines professions : le monde maritime par exemple. Son usage est toujours vivace puisque cette année, plus de quarante sobriquets figurent dans les avis de décès parus dans l’édition boulonnaise de « La Voix du Nord ».

Auguste Sergent, dit « Canapé », était natif de Saint-Pierre. On ne lui a pas connu d’activité professionnelle. Resté célibataire, il vécut chez sa soeur après le décès de ses parents, avant d’intégrer l’hospice Louis Duflos dans ses vieux jours. Figure pittoresque, il était régulièrement évoqué dans la revue locale et fit même des apparitions sur la scène du théâtre municipal. Il est inhumé au cimetière de l’Est, sa tombe côtoie celle de Rose Lacroix, autre figure locale, connue sous son seul patronyme.

Le roman national

Conférence donnée par Jean-Pierre Dournel

le 14 juin 2019

Bibliothèque des Annonciades, Boulogne-sur-mer

L’Histoire est une passion française. L’importance de la littérature historique en témoigne ; les polémiques sur certains épisodes du passé national (Vichy, les guerres coloniales, mais aussi la Révolution française, voire les guerres de religion) restent vives. De même, Clio est souvent enrôlée dans les controverses politiques du temps présent.

Pourtant, l’enseignement de l’Histoire comme discipline à part entière ne s’est imposé que sous la IIIe République : la défaite de 1870 avait persuadé les élites françaises que la Prusse avait gagné la guerre grâce à ses instituteurs – et non pas seulement grâce à ses canons –  et qu’un enseignement de l’Histoire et de de la Géographie de la France était le meilleur instrument pour inculquer aux jeunes générations l’amour de la patrie et de la République.

C’est dans ce cadre que s’est écrit le roman national, à la suite des grandes fresques romantiques  comme l’Histoire de France de Michelet. Un roman vrai (et non pas une fiction), fondé sur l’enchaînement de faits réels authentifiés par la recherche universitaire méthodique, mais choisis pour annoncer la France de la IIIe république :  laïque, pacifiée, prospère et puissante. Un récit racontant l’Histoire d’une personne – la France –  née dans les forêts gauloises, qui avait connu bien des épreuves,  mais s’en était toujours relevée grâce au courage de son peuple et à quelques personnages providentiels.

Ce roman a imprégné l’esprit des jeunes générations jusqu’au début des années 1960. Il a ensuite été remis en question sous l’impulsion de la recherche  universitaire qui a mis en évidence le caractère sélectif de la mémoire nationale et promu une Histoire qui ne soit pas seulement factuelle. L’évolution pédagogique a ensuite privilégié la réflexion sur le récit, tandis que les pouvoirs publics assignaient à l’enseignement de l’Histoire une mission différente : il s’agissait moins de former des citoyens-soldats, mais des citoyens capables de comprendre et de s’insérer dans le monde contemporain, un monde où la France n’est plus la seconde puissance mondiale, et où elle s’insère dans un ensemble européen avec les ennemis d’hier avec lesquels elle s’est réconciliée.