par Monsieur Jean-Pierre Dournel
Agrégé d’histoire, professeur honoraire de lettres supérieures
Compte-rendu
Monsieur jean-Pierre Dournel a donné, vendredi 6 février 2015, une conférence au thème original, fruit d’un travail de recherche important. Le public a découvert avec beaucoup d’intérêt le monde des aviateurs issus, dans les premières années de la guerre, de la société civile, qui vivaient leur mission comme un sport.
Peu à peu militarisés et disciplinés, les pilotes de chasse n’en gardèrent pas moins leur panache et laissèrent l’image de héros intrépides.
Ils payèrent un lourd tribut à la guerre et concoururent à faire de l’aviation la 5ème arme.
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Annonce
Vendredi 6 février 2015
18h
Salle Cassar, Bibliothèque des Annonciades, Place de la Résistance, Boulogne-sur-mer
Ouvert à tous – Entrée gratuite
Une image de l’aviateur français en 1914-1918, à travers la propagande : De l’idéologie chevaleresque à la guerre industrielle
Organisée d’abord de manière empirique, l’arme aérienne a pris son essor au cours de la Première Guerre Mondiale avec les développements successifs des missions de reconnaissance, de réglage des tirs d’artillerie, puis de la chasse et enfin du bombardement.
Avant 1914, l’aviation était avant tout un sport pratiqué par quelques civils privilégiés, même si on avait commencé à songer à ses implications militaires. Du fait de la guerre, une arme nouvelle est née, et avec elle un type de combattant inédit qui sort de l’anonymat des tranchées : le combat aérien engage un personnel restreint, et se limite – du moins au début – à des duels dans les airs, où les qualités personnelles du pilote sont essentielles à sa survie, donnant à la guerre le caractère d’une compétition sportive alors qu’au sol la mitrailleuse fauche indistinctement les combattants.
Autour des aviateurs s’est construit un récit exaltant les exploits des « As » présentés comme des chevaliers de la guerre moderne et offrant au public des héros d’un type nouveau, en liaison avec le caractère attrayant et spectaculaire de l’aéronautique.
Cette image a été véhiculée par la propagande officielle, par la presse, et en particulier par une revue fondée à la fin de l’année 1916 par Jacques Mortane : « la guerre aérienne illustrée », qui paraît jusque janvier 1919. Organe militant en faveur de la reconnaissance de l’aviation comme une arme à part entière aux côtés de l’infanterie, de la cavalerie, de l’artillerie et du génie, cette publication périodique hebdomadaire nous dresse au fil de ses numéros un portrait de l’ « As », mais aussi des autres personnels de l’aviation militaire (observateurs, mécaniciens…), portrait qu’il faut confronter avec la réalité de la guerre aérienne, et de la guerre tout court.
Jean-Pierre Dournel